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Nomination d’Olfa Hamdi : la gouvernance a de la valeur

Nomination d’Olfa Hamdi : la gouvernance a de la valeur

Dans un marché fortement baissier, Tunisair a pu tirer son épingle du jeu et le titre a affiché hier une hausse de 1,72% avec l’échange de 373 303 actions, soit 6% des titres transigés durant toute l’année 2019. Il faut remonter à longtemps pour retrouver une telle dynamique sur les actions de la compagnie porte-drapeau. La raison est claire : la nomination d’Olfa Hamdi à sa tête, un poste vacant depuis des mois.

La désignation de la jeune femme n’est pas passée inaperçue, et les réactions sont parties dans tous les sens. Cela prouve, encore une fois, que la gouvernance reste un facteur important dans la valorisation de n’importe quelle entreprise. Tunisiair est une société financièrement défaillante. Sans le libellé d’entreprise publique, elle n’aurait pas pu continuer son exploitation jusqu’à aujourd’hui. Son plan de restructuration est bloqué depuis des années et la moindre nouvelle de partenariat stratégique évoque de vives réactions criant à sa protection des investisseurs étrangers.

La réaction du marché est plutôt positive et les investisseurs semblent y croire. C’est une vraie chance pour la société de recruter, enfin, un dirigeant qui pourrait résoudre les problèmes d’ordre stratégique et faire face à la force de frappe syndicale. Pourtant, cette dernière s’est montrée particulièrement souple dans ce dossier en particulier, où elle a accepté le principe de licenciement de plus de 1 000 de son personnel, un positionnement rarement observé ailleurs.

Le trend baissier a gagné le titre aujourd’hui, en ligne avec le marché, mais cela n’efface pas la réalité qu’il y a une première idée favorable à cette nomination. Le bon sens fait que nous ne pouvons pas lancer des jugements à l’aveugle. Théoriquement, la nouvelle directrice a toutes les compétences nécessaires, et il faut lui accorder le temps nécessaire pour comprendre les rouages de la compagnie et prendre les décisions qu’elle juge capable de redresser la barre. Cela ne peut pas intervenir rapidement, mais dans une période de deux à trois mois.

À notre avis, la première chose à faire serait de publier les états financiers de la compagnie pour les deux derniers exercices et d’améliorer la communication financière. Les Assemblées Générales seraient une bonne occasion de prendre contact directement avec les actionnaires individuels, qui sont nombreux et qui ont beaucoup de choses à dire. Cela permettra de rétablir progressivement la confiance avec la Place et, surtout, donner de la crédibilité à tout plan de relance.

Paru dans Le Manager